
LE CAIRE (AP) – Plus de 270 migrants à destination de l’Europe ont été secourus par un navire commercial au large des côtes méditerranéennes de la Libye et remis aux garde-côtes libyens qui les ont envoyés dans des centres de détention, ont déclaré les agences des Nations Unies pour les migrations et les réfugiés.
Les migrants ont été secourus lundi dans les eaux internationales par le « Vos Triton », naviguant sous pavillon de Gibraltar, ont indiqué l’Organisation internationale pour les migrations et le HCR dans un communiqué conjoint mercredi soir.
Un jour plus tard, ils ont été renvoyés par les garde-côtes libyens au port de Tripoli, d’où ils ont été placés en détention par les autorités libyennes, ajoute le communiqué.
« Les deux organisations réitèrent que personne ne doit être renvoyé en Libye après avoir été secouru en mer. En vertu du droit maritime international, les personnes secourues doivent être débarquées dans un lieu sûr », ont déclaré les agences, ajoutant que la Libye ne peut pas être considérée comme « un endroit sûr ».
Les propriétaires du navire n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.
Pendant près d’une décennie, la Libye déchirée par la guerre a été le point de transit dominant pour les migrants fuyant la guerre et la pauvreté en Afrique et au Moyen-Orient et aspirant à s’installer en Europe. Les contrebandiers emballent souvent des familles désespérées dans des canots pneumatiques mal équipés qui calent et s’effondrent le long de la périlleuse route de la Méditerranée centrale.
Ces dernières années, l’UE s’est associée aux garde-côtes libyens et à d’autres groupes locaux pour endiguer ces traversées maritimes dangereuses. Les groupes de défense des droits, cependant, affirment que ces politiques laissent les migrants à la merci de la mer ou des groupes armés libyens, nombre d’entre eux se retrouvant confinés dans des centres de détention sordides en proie à des abus.
Depuis le début de l’année, plus de 13 000 migrants ont été renvoyés dans des centres de détention libyens et des centaines ont péri en mer, ont indiqué les deux agences.
« L’OIM et le HCR appellent à la fin des détentions arbitraires en Libye par la mise en place d’un processus de contrôle judiciaire, et plaident en faveur d’alternatives à la détention en commençant par la libération immédiate des plus vulnérables », lit-on dans le communiqué.
Les agences des Nations Unies ont exhorté les gouvernements à accorder aux navires marchands sauvant des personnes en détresse une «autorisation rapide» de débarquement dans des ports sûrs.