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Coronavirus: la France annonce un plan de sauvetage de 8 milliards d’euros pour l’industrie automobile

26 mai 2020 - Actualités
Coronavirus: la France annonce un plan de sauvetage de 8 milliards d’euros pour l’industrie automobile


Le président français Emmanuel Macron en visite mardi à l'usine automobile Valeo d'EtaplesCopyright de l’image
AFP / Getty Images

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Le président Emmanuel Macron a annoncé mardi un plan de sauvetage de l’industrie automobile française lors d’une visite à l’usine automobile Valeo d’Etaples mardi

Le gouvernement français a annoncé un plan de sauvetage de 8 milliards d’euros (7,1 milliards de livres sterling) pour son industrie automobile, gravement touchée par la pandémie de coronavirus.

La proposition du président Emmanuel Macron comprend 1 milliard d’euros pour octroyer jusqu’à 7 000 euros pour encourager les citoyens à acheter des véhicules électriques.

Il investit également dans des investissements pour faire de la France un pôle de production de véhicules électriques.

Le plan intervient alors que l’industrie se prépare à des milliers de suppressions d’emplois.

En contrepartie du soulagement, les deux principaux constructeurs automobiles français Renault et PSA ont promis de concentrer la production en France.

« Nous avons besoin d’un objectif de motivation – faire de la France le premier producteur européen de véhicules propres en portant la production à plus d’un million de voitures électriques et hybrides par an au cours des cinq prochaines années », a déclaré le président Macron lors d’une conférence de presse à l’usine automobile Valeo à Etaples, nord de la France mardi.

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Il a ajouté qu’aucun modèle de voiture actuellement produit en France ne devrait être fabriqué dans d’autres pays.

Pour aider à vendre les 400000 véhicules qui languissent dans les concessionnaires automobiles en raison des mesures de verrouillage du coronavirus, le président Macron a déclaré que le gouvernement accorderait également aux personnes passant à une voiture moins polluante une prime de 3000 €, dans le cadre d’un programme ouvert à 75% des ménages français.

« Nos concitoyens doivent acheter plus de véhicules, et en particulier des véhicules propres. Pas dans deux, cinq ou dix ans – maintenant », a-t-il souligné.

Comme dans d’autres pays, l’industrie automobile française est au point mort – avec une baisse de 80% des ventes et un carnet de commandes de près d’un demi-million de véhicules neufs en attente de propriétaires.

Le président Macron – dans son nouveau mode de dépense et d’investissement post-virus – veut agir maintenant non seulement pour sauver l’industrie de la crise immédiate, mais aussi pour la préparer à un avenir qui sera à la fois électrique et il espère beaucoup moins dépendant sur les fournisseurs étrangers et notamment chinois.

Pour stimuler la demande maintenant, les subventions pour les ménages ou les entreprises qui achètent de nouvelles voitures électriques sont augmentées, tout comme le soi-disant bonus de conversion pour échanger une voiture polluante contre une voiture plus propre.

Le nombre de points de charge de la batterie sera triplé à 100 000 d’ici la fin de l’année prochaine.

Un milliard d’euros d’investissements seront consacrés à la recherche et à la modernisation de la production, et un prêt de 5 milliards d’euros sera accordé à Renault – dont une partie du retour est une promesse de Renault de rejoindre un consortium franco-allemand pour développer des batteries de voitures.

L’objectif, a déclaré M. Macron, est de faire fabriquer un million de voitures électriques en France chaque année d’ici 2025.

Selon IHS Markit, la France était le premier producteur européen de voitures électriques et hybrides en 2019, avec près de 240000 véhicules, mais l’Allemagne devrait le dépasser d’ici la fin de cette année.

Fermetures d’usines

Le plan de 8 milliards d’euros ne comprend pas un prêt prévu de 5 milliards d’euros pour le constructeur automobile français Renault assiégé, qui a déclaré en février sa première perte annuelle en une décennie.

L’entreprise prévoit de dévoiler le 29 mai un grand plan de restructuration qui aurait vraisemblablement pour conséquence la fermeture de trois usines à Choisy-le-Roi, Dieppe et Caudan. Une quatrième usine, Flins, sera transformée en usine de batteries électriques.

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AFP / Getty Images

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Des salariés de Renault manifestent lundi devant l’usine de la Fonderie de Bretagne près de Lorient

M. Macron a déclaré mardi que Renault avait accepté de rejoindre un projet franco-allemand de production de batteries électriques pour l’industrie automobile rechargeable, une étape que le gouvernement avait fixée comme condition du prêt.

Mais M. Macron a déclaré que le gouvernement ne signerait pas l’accord tant que la direction et les syndicats de Renault n’auraient pas conclu les pourparlers sur la main-d’œuvre et les usines françaises du constructeur automobile en France.

M. Macron n’a cependant garanti l’avenir que pour les salariés des usines Renault de Mauberge et Douai. Et le quotidien national français Le Figaro a annoncé exclusivement mardi que Renault prévoyait de supprimer 5 000 emplois d’ici 2024.

Les 370 salariés qui travaillent à la Fonderie de Bretagne, près de Lorient dans le nord-ouest de la France, craignent que le constructeur automobile ait l’intention de fermer l’usine.

Ils manifestent depuis lundi, bloquant l’usine, et ont déclaré à la radio nationale française Europe 1 qu’ils ont l’intention de marcher dans les rues de Lorient mercredi.